Quand la publicité dévoile sa véritable fonction.
La SNCF est une entreprise dont l’objet est, habituellement, de transporter des personnes. pour ce faire, elle possède des bataillons d’ingénieurs qui, normalement, réfléchissent à la complexité des flux de circulation (faire arriver un train à l’heure). Cette entreprise utilise aussi le canal publicitaire pour nous « informer » de ses promotions, des nouveaux services dont elle souhaite nous faire profiter.
Seulement, c’est aussi une entreprise monopolistique. En principe, elle n’a donc pas l’absolu nécessité de nous offrir autre chose qu’un service correspondant à notre niveau de notre développement économique et culturel local.
La publicité qu’elle nous a infligé (puisque telle est son intention selon le visuel affiché) nous apporte de nouvelles informations, non pas sur les services de cette entreprise mais sur le déplacement progressif de son nouveau fonctionnement. De transporteur de personnes nécessitant la maîtrise d’un savoir faire ferroviaire, elle s’oriente désormais à la gestionnaire de flux d’individus, nécessitant l’optimisation des outils ferroviaires comme supports publicitaires.
L’idéologie publicitaire avait commencé par gangrener la presse pour n’en faire qu’un support de pub en utilisant l’information comme une marchandise. S’adaptant aux technologies de son époque, elle a poursuivi par la télévision dont l’aspiration fut un temps, d’apporter la culture au coeur des foyers, la transformant en un déversoir de pulsions marchandes. Internet, les téléphones portables…
Aujourd’hui, les transports en commun deviennent des espaces captifs de temps de cerveaux humain disponible à rentabiliser comme tel. Le but n’est plus de faciliter les déplacements mais d’organiser la rencontre systématique du voyageur avec la publicité. Le métro est pour cela un laboratoire assez performant (affiche qui clignote, qui parle…) utilisant les supports de flicage (portillon d’entrée, porte de sortie, fichier clients du pass automatique…). Petit à petit, toutes les composantes du système libéral (publicité, répression, marchandisation…) tendent à fusionner accélérant le désenchantement du monde.
La publicité et ses manifestations font parties d’une économie purement parasitaire.