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L’entreprise France ©

6 février 2009

De la stratégie du monde de la téléphonie mobile comme modèle d’organisation politique.

koko

Le président de la République faisait une intervention à la télévision hier soir. Je laisse à d’autres le décorticage et les analyses de annonces de son discours. Juste, il y avait comme l’étrange sensation d’avoir regardé un long spot publicitaire organisé par des animateurs de télé-achat…

La logique des réductions d’impôts systématiques dissout progressivement le sentiment d’appartenance à la même Nation. Ce qui nous lis n’est plus nos devoir (solidarité) alimenté par la redistribution des revenus au reste de la communauté mais uniquement des droits (du consommateur). On a droit à des baisses d’impôts, on a droit au crédit pas cher, on a droit à des avantages, on a droit aux sports d’hiver, on a droit à la vie moins chère…

Comme pour la téléphonie mobile, « on s’attache » (au sens propre et figuré) à des marques (des partis politiques), on se croit libre de pouvoir en changer en fonction de nos intérêts du moment et l’on apprend ensuite qu’il y a des ententes commerciales…. Loin de nous servir, ces marques ont su créer de fantastiques besoins qui nous apparaissent aujourd’hui comme indispensables et faire de chacun de nous des rente de situation. Les baisses d’impôts, les exonérations de charges sociales servent alors à permettre le transfert en douceur de ces dépenses budgétaires vers les les entreprises privées.

Nous perdons alors sur tout les tableaux. Nous perdons en protection sociale, en solidarité pour transformer ce sentiments profondément humain vers la charité (pièces jaunes, téléthon…). Nous perdons en autonomie mentale et financière avec la création sans fin de nouveaux besoins auxquels nous nous enchainons (abonnement téléphonique, Internet, crédits…).

On peut donc faire toutes les annonces « sociales » que l’on veut, elles nous sont offertes (c’est compris dans le pack) et nous les en remercions les yeux humides. Les vieux clients ont des avantages (ils cumulent des points), ils deviennent même des amis qui vous invitent au restaurant, sur un bateau… mais on peut aussi les trahir quand l’opérateur décide unilatéralement de changer les règles du jeux. Les nouveaux entrant aussi sont choyés et parfois avec de biens meilleures conditions (Eric Besson, Monsieur K) car ce qui compte avant tout est l’opportunité du moment, pas la création d’une relation de partage.

Tout cela n’a bien sûr rien à voir avec la Fraternité ni l’Egalité mais pas non plus la Liberté… juste à voir avec la publicité et sa logique parasitaire.

Cette instabilité des relations sociales, économiques, amicales alimente facilement le sentiment de peur pilier du système. Et alors, la seule question qui nous reste et nous hante est alors de savoir si l’on va pouvoir reporter les minutes non consommée pour plus tard ? (la retraite)…

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