L’addiction comme projet de société

L’esthétisme de cinéma donne beaucoup de force à cette image. On y sent une tension comme dans un polar ou un film d’action.

On arrive au moment où quelque chose va se passer, on l’on va avoir la réponse à la question ou la quête posée par l’intrigue.

Elle porte des sacs déjà pleins, elle a déjà commencé à faire son shopping, les bras chargés de sacs bien remplis mais la tension demeure en elle, rien pour le moment n’a comblé son manque, son vide intérieur.
Et puis soudain, en tournant la tête vers cette vitrine comme une fenêtre qui s’ouvrirait sur la promesse que quelque chose pourrait advenir, son regard accroche quelque chose qui va entrer en résonnance avec elle, qui fera que le poids de son corps n’en sera plus un, comme une rencontre amoureuse qui va enfin la révéler, lui ouvrir les horizons de la vie.

Mais en regardant plus attentivement l’image, on constate qu’elle sort déjà de l’enseigne dont elle regarde la devanture, et que donc elle n’avait déjà pas trouvé ce qu’elle « cherchait ».

On bascule donc de la quête existentielle avec son florilège de questionnements éternels qui fait le sel et le mystère de l’exitance au champ de la maladie, l’addiction. L’état dans lequel votre personne ne vous appartient plus vraiment, où l’organisation de votre vie ne tourne plus qu’autour du manque qu’entretient et comble alternativement votre addiction à laquelle vous devez désormais faire allégeance.
Quoi que vous croyiez penser ou quoique vous puissiez entreprendre, l’addiction est devenue votre essence.

C’est le projet de société que nous martèle cette enseigne, depuis 160 ans, avec l’aide de la publicité.

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